Qualité des eaux

Depuis 25 ans, l’état des eaux s’améliore mais des progrès restent à faire pour retrouver d’ici 2021 un bon état écologique pour 2/3 des rivières et pour 99 % des eaux souterraines.

Il existe six agences de l’eau en France métropolitaine. Parmi celles-ci, trois concernent la région Bourgogne-Franche-Comté à savoir :
Loire-Bretagne ;
Seine-Normandie ;
et Rhône-Méditerranée-Corse.

Les agences de l’eau sont des établissements publics de l’État sous tutelle du ministère de l’écologie, dédié à la protection de l’eau. Elle perçoit l’impôt sur l’eau payé par tous les usagers : ménages, collectivités, industriels, agriculteurs… Chaque euro collecté est réinvesti auprès des collectivités, industriels, agriculteurs et associations pour mettre aux normes les stations d’épuration, les réseaux d’eau potable, économiser l’eau, protéger les captages d’eau potable des pollutions par les pesticides et les nitrates, restaurer le fonctionnement naturel des rivières.
A l’occasion de l’entrée en vigueur du nouveau schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) 2016-2021, Christiane BARRET, préfète de la région Bourgogne-Franche-Comté, préfète de la Côte-d’Or accompagnée de Thierry VATIN, directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement de la région Bourgogne-Franche-Comté et de Laurent ROY, directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, faisait un point sur l’état des eaux qui s’améliore nettement depuis 25 ans.
Aujourd’hui, sur le bassin Rhône-Méditerranée-Corse, la moitié des rivières et 88% des nappes phréatiques sont en bon état, mais nous sommes encore loin de l’objectif fixé pour 2021 : retrouver un bon état écologique pour 2/3 des rivières et pour 99 % des eaux souterraines. Néanmoins, la situation n’est pas homogène sur l’ensemble du bassin et seulement 1/3 des rivières au nord du bassin peuvent être considérées comme en bon état.

Les principales causes de dégradation

40% des rivières souffrent encore d’un excès de prélèvements d’eau notamment sur les grandes zones agricoles du sud du bassin Rhône-Méditerranée ou sur la moyenne vallée de la Durance, particulièrement exposées aux effets du changement climatique. Quant aux eaux souterraines, 89% sont en bon état quantitatif mais trop de prélèvements peuvent altérer les rivières ou les zones humides qui leur sont liées.

50% des rivières sont trop enserrées dans les digues et leur tracé a été modifié, ce qui altère la qualité de l’eau et de la biodiversité et aggrave l’impact des crues. Les problèmes se concentrent principalement dans les grandes zones agricoles du bassin, telles que le bassin versant de la Saône, le Languedoc et le Roussillon, mais également autour des grands axes de communication (vallée du Rhône, de l’Isère, de la Durance) et sur le pourtour méditerranéen.

50% des rivières sont cloisonnées par plus de 20 000 seuils et barrages qui bloquent la circulation des poissons et des sédiments jusqu’à provoquer la disparition de certaines espèces. Les sédiments n’arrivent pas à la mer et leur déficit sur le littoral aggrave les conséquences de la hausse du niveau de la mer et du recul du trait de côte.

150 pesticides différents sont retrouvés chaque année dans les rivières et les ventes augmentent. Le nombre de matières actives dans les rivières, ainsi que la fréquence de quantification à des concentrations supérieures à la norme eau potable (0,1 µg/l) sont stables depuis 7 ans. Ce dépassement de la norme rend l’eau inutilisable pour la boisson sans un traitement poussé qui augmente le prix de l’eau.

Dans les eaux souterraines, la pollution par les nitrates et les pesticides ne régresse pas.

Des efforts visibles sur les territoires pour la qualité de l’eau

Sur le bassin, 100 captages prioritaires à protéger des nitrates et des pesticides ont été identifié à l’image de celui d’Aiserey où les actions des agriculteurs et des collectivités ont payé. Les 26 ha situés autour du puits de la Racle qui alimente 6.000 habitants, sont désormais protégés. Les 5 agriculteurs présents sur les parcelles ont échangé leur terrain qui seront remis en pâture ou cultivés en bio. Les communes situées sur la zone de captage sont passées en « zaéro phyto » pour l’entretien des espaces verts et Voies Navigables de France n’utilise plus de désherbant.

Aller plus loin avec le nouveau SDAGE 2016-2021

Le nouveau SDAGE préconise d’économiser l’eau pour se préparer au changement climatique, de réduire les pollutions et protéger notre santé, de préserver la qualité de nos rivières et de la Méditerranée, de restaurer les cours d’eau en intégrant la prévention des inondations, et de préserver les zones humides et la biodiversité.

A l’échelle des bassins Rhône-Méditerranée et Corse, 2,6 milliards d’euros sur 6 ans seront spécifiquement consacrés aux actions à engager dans les territoires pour atteindre les objectifs de bon état des milieux aquatiques.

Dans le nord du bassin, 585 millions d’euros sur 6 ans seront nécessaires pour réduire les pollutions diffuses, engager 9 plans de gestion de la ressource en eau, rendre franchissables 300 seuils en rivières et restaurer 111 captages d’eau potable. L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse soutiendra de manière prioritaire les actions des maîtres d’ouvrage entreprises pour mettre en œuvre le SDAGE.

Article Les Colporteurs Dijon