Economie circulaire : une feuille de route encourageante mais incomplète

Crédit photo : Twitter@EPhilippePM

Aboutissement de cinq mois de concertation et de réflexion, la feuille de route économie circulaire a été dévoilée, lundi 23 avril 2018, par le Premier ministre. Elle présente 50 mesures concrètes pour engager la transition de notre pays vers une économie circulaire. France Nature Environnement, partie prenante à son élaboration, salue la démarche engagée, tout en regrettant que certaines propositions n’aient pas été approfondies ou même traitées dans le document finalement retenu.

En déplacement dans une usine Seb de Mayenne, le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné de Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, a annoncé la publication des 50 mesures de la feuille de route de l’économie circulaire.

Mieux produire, mieux consommer, mieux gérer les déchets et mobiliser tous les acteurs : la feuille de route apporte des solutions opérationnelles pour répondre à ces différents défis et lancer la dynamique de l’économie circulaire à grande échelle dans notre pays.

La feuille de route est le fruit d’une importante concertation des parties prenantes institutionnelles – élus, professionnels, associations de protection de l’environnement et de consommateurs, administrations de l’État, établissements publics… – réalisée entre novembre 2017 et janvier 2018. Cette concertation s’est enrichie d’une consultation du public en ligne menée en deux étapes entre novembre 2017 et février 2018.

Les actions que préconise de la feuille de route concernent tous les publics : citoyens et consommateurs, collectivités locales, entreprises, Etat.

Pour Nathalie Villermet, pilote du réseau Prévention et Gestion des Déchets de France Nature Environnement, « l’adoption de la feuille de route de l’économie circulaire est tant un acte indispensable qu’un signal positif. Seulement, en l’état, on peut se demander quels seront les moyens alloués concrètement pour mener à bien cette politique ambitieuse. D’autres questions restent en suspens. Sur la consigne par exemple, le gouvernement favorise le recyclage plutôt que le réemploi, celui que pratiquaient nos grands-parents avec leurs bouteilles en verre. Les deux peuvent être complémentaires, mais ce dernier s’avère bien plus vertueux. Le premier ministre a également affiché sa volonté de développer la réparation, notamment pour les appareils électroménagers. Dans ce cas, pourquoi avoir abandonné l’idée d’une obligation de fourniture de pièces détachées ? La démarche du gouvernement a sincèrement été positive mais plusieurs zones de flou méritent encore d’être éclaircies ».

Quelques exemples de mesures phares qui changeront notre quotidien

  • La mise en place d’un indice de réparabilité des produits pour mettre un terme à l’achat de produits peu robustes et non réparables, dont l’affichage sera rendu obligatoire à partir du 1er janvier 2020.
  • L’harmonisation des couleurs des poubelles d’ici 2022 sur l’ensemble du territoire pour rendre plus lisible le geste de tri ; ces règles seront les mêmes dans les foyers, les entreprises et dans l’espace public.
  • L’expérimentation massive d’un système de consigne solidaire dans les collectivités locales engagées : cette consigne « nouvelle génération » permettra de collecter les bouteilles plastiques et les canettes en métal tout en soutenant une grande cause nationale.
  • La simplification et le déploiement du pictogramme Triman dont l’affichage sur les emballages sera rendu obligatoire à compter de 2021.